Ce challenge n’aurait probablement pas été possible sans l’apport des valeurs et des logiques inhérentes aux sports extrêmes que je pratique (sk8, snowboard et l’apnée plus tard).

En effet, pour soutenir toute cette charge de travail, il faut avoir des soupapes de décompression, des espaces à soi pour souffler, se ressourcer afin de repartir de l’avant. Les loisirs ont donc une part très importante.

J’aime les sports où le corps est engagé, où il est nécessaire d’y avoir une réflexion, une inflexion sur lui afin de le comprendre pour maitriser les mouvements, les postures, les techniques.

Prendre conscience du processus de somatisation des choses, se laisser infuser. J'ai toujours été attiré par les limites, la sensation d'adrénaline et la concentration extrême. Le fait de savoir qu’un faux pas peut mener au désastre est enivrant.

Ce n'était pas juste des passe-temps, c'était mes salles de classe. 

Ces sports m'ont appris la notion du risque, de la récompense et de l'étonnante résilience de l'esprit humain.

Après quelques années d’errance sportive, le tennis, un peu de volley en club, du foot et du basket comme tous les gamins, les sports extrêmes ont pris toute la place dans ma vie. Ils possèdent ce petit truc en plus de particulier, cet esprit libertaire que je chéris tant.

Il ne m’en fallait pas plus pour basculer.


Le skateboard est donc définitivement entré dans ma vie à 14 ans ! Son lifestyle m’a séduit, pas de contrainte: partout, tout le temps, avec qui on veut ou seul… Les règles changeaient. Plus de cadre, d’obligation de partenaires ou de lieux spécifiques, un collectif souple et un univers protéiforme. Je n’aurai pas pensé en faire un métier malgré tout c’est devenu mon 1er projet d’entreprise. En effet, les sports urbains comme le skateboard sont aux confluents de disciplines culturelles, artistiques diversifiées et se déclinent à travers de multiples supports d’expressions (photographie, vidéos, musique, architecture, modes, cinéma, arts plastiques, jeux vidéos). 




La pratique des sports urbains est à la croisée de ces chemins culturels et engendre une perception de la ville particulière, une forme d’appropriation liée à une utilisation différente des usages conventionnés. 

Cette liberté, cette évasion du "normatif" demande un engagement total au vu de leurs difficultés de maîtrise. Son apprentissage est complexe, exigeant, douloureux et forge un caractère certain pour celui qui a la folie pure de persister plusieurs années dans la maîtrise de ce morceau de bois sur roulette. 

Une résilience certaine, une écoute et compréhension de soi, une forme de domestication du corps par la somatisation répétée à l’extrême de mouvements et de postures du corps. 


Une découverte et un apprentissage, lent, pas à pas, à travers des étapes incontournables, jalonnées de plateaux de stagnation longs, véritable traversée du désert, mettant à rude épreuve le moral, faisant vaciller la foi et l’engagement. Pour autant, ces épreuves que l’on s’inflige offrent un package considérable de trésors tous plus utiles les uns que les autres ! Cette force d’aller de l’avant pour surmonter les épreuves, se relever après une chute, l’analyse et la correction des erreurs, la précision et la beauté d’un geste, les sensations d’une réalisation parfaite, le shoot et l’ivresse des ressentis sont vertigineux et fortement addictifs. 


Le snowboard : 

Le snowboard suit cette même logique. Il façonne tout autant le corps et l’esprit et suit les mêmes schèmas d’apprentissage


Ce mantra : “Essayer, échouer, apprendre, répéter » s'est profondément ancré dans mon esprit, un atout précieux.


C’est d’ailleurs grâce à ces pratiques sportives que j'en suis arrivé au massage

Il y a beaucoup de chutes, le corps est meurtri et devient moins fonctionnel ! J’ai donc appris à résoudre mes problèmes, seul, notamment ceux des bras. 

En snowboard, ils servent à se récupérer, se tordent dans tous les sens sur certaines gamelles et permettent de se relever.

Ils sont donc au 1er plan des tensions

C’est en m’enlevant de gros noeuds limitants et douloureux que j’ai compris beaucoup de choses et que je me suis de plus en plus penché sur la question du corps humain. Les chaînes musculaires, la topographie des muscles leur fonctionnement, le sens des fibres, des Fascias, les tiggers points ... Avec de plus en plus d’intérêt et d’assiduité.

La notion de "trajet" est pour moi cruciale, remonter les ramifications, déceler les points durs, sentir le muscle se relâcher sous mon doigt, fondre et se subdiviser en petites cordes, offrant de nouveaux tracés à suivre pour annihiler toutes les résistances ! 

Je passerai des heures à me laisser guider ainsi … suivre la toile des fascias, comprendre et circonscrire le concept de Spiderman musculaire … 

Au plaisir non dissimulé de vous le faire découvrir ! 

Vous verrez, c’est fascinant. 

Pour étancher ma soif de connaissances et asseoir davantage ma sensibilité au toucher, j’ai, en 2017, suivi une formation de rebouteux. La genèse des osthéos et des kinés! C’est ce savoir vernaculaire des campagnes qui s’est transmis au fil des siècles. Formation complétée en 2023. 

C’est l’aspect mécanique tissulaire qui m’intéressait plus que le côté énergétique.


Depuis, je n’ai cessé de masser des proches, leurs retours positifs me galvanisaient et me poussaient à continuer sans cesse à me former, et à perfectionner ma sensibilité de la pulpe des doigts. 

L’apnée : 

En 2016, l’apnée est entrée dans ma vie. 

La danse avec le diable où la sérénité côtoie le danger. La pratique de l’apnée affirmera encore un peu plus cette logique du travail personnel, cette introspection absolument nécessaire et cette fibre éco-responsable, cette façon humble d’apprécier et de respecter un environnement naturel, support d’expression et de plaisirs illimités. 

L’apnée, le sk8 et le snowboard ont énormément de points communs notamment. 

La glisse, l’introspection et l’exploitation des milieux naturels. 

L’apnée à cet atout supplémentaire que j’affectionne tant. 

Plus on est calme, serein, détendu et dans l’affinage du lâcher prise, plus la performance est au rendez-vous!! 

Ce feeling fugace, cet alignement des planètes, cet instant suspendu, ce charme indescriptible, sorte d’évolution sur le fil, cet instant de grâce, magie, forme de matrice transcendantale est absolument incroyable à vivre et éminemment addictif. 

J’ai commencé l’apnée pour arrêter d’être frustré ! Un peu comme la moto d’ailleurs ! 

J’y reviendrai à la moto. 

Cette frustration, je la traînais comme un boulet depuis bien trop longtemps. C’est en Crète que j’ai eu le déclic fraicheur suite à une Session de snorkeling à explorer une zone et l’envie de voir en bas ce qui se passait. Mais toujours la même chose, cette horrible douleur aux oreilles dès les 3 premiers mètres, cette barrière insupportable…. Et là, je vois un gamin, à environ 8 mètres de fond qui me nargue ! Le vilain ! C’en était trop ! J’ai tout de même attendu plusieurs années pour me coller à la résolution de ce problème. 

Aussi triste soit-il, les attentats de Nice on été l’événement déclencheur ! Sortir, s’éloigner de ce monde abject, violent et destructeur ! Ce 14 juillet 2016, je rentrais à 1 h du matin, seul sur la route, après une prestation vers Bourges, bien fatigué de cette journée de labeur. 

Et la terrible nouvelle à la radio m’a bouleversé...

Une envie irrépressible d'occulter ce monde…. L’image de ce gamin Crétois m’est revenue. 

À peine quelques jours plus tard, je me suis inscrit à un stage, sauté sur le 2-roues et bim direction Hyères ! 

Whaou!!!!! Ce bleu intersidéral, l’impression d’être un pantin sur son câble dans ce décor onirique, fabuleux ! Je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre cette expérience un jour !!! 

Quelle joie et sensation extraordinaire de faire son 1er 15 mètres de profondeur, suspendu à ce fil, entouré d’un bleu absolu, en bas, sur les cotés que du bleu, partout, et la vue et l’appréhension de la surface si éloignée … Magique ! Loin des tracas et de la misère qui accablaient le pays, une immersion dans un autre univers si salvateur ! J’en frissonne encore à me remémorer ce moment si intense, cette quiétude qui vous envahit !

L’élément eau possède un pouvoir incroyable. J’avais enfin compris le principe de compensation des oreilles, un nouveau monde s’offrait à moi! Et quel kiff ! 

Retour en IDF, inscription dans un club, salutation au Spiro de Bretigny au passage !!!! Et apprentissage de cette nouvelle pratique. 

Découverte de l’apnée sous un autre angle, moins glamour que la profondeur en mer, mais tout aussi enrichissant notamment en termes de gestion de l’effort, ressentis et glisse dans l’eau. 

La piscine possède des vertus indéniables. L’apnée distance à l’horizontale est une autre forme de pratique aussi jouissive. 

Car oui, l’apnée est aussi un sport de glisse à l’image du snow et du sk8 ! Taper un bassin de 25 mètres, en brasse, avec le minimum de mouvement est un défi en soit, où la glisse ultime est à l’honneur.

L’apnée, c’est aussi , encore et toujours, la prise de conscience de son corps, de ses capacités corporelles intrinsèques surprenantes, la découverte des bienfaits de la respiration, véritable souffle de vie bienfaiteur pour le corps et l’esprit !


L’apnée est plus que jamais une immersion en soi et le voyage est sans fin ! 



Et puis à cela, pour rajouter une couche de kiff, y’a la moto !!!! Ou le monde du 2 roues !!


La moto : Ça aussi ça fait partie des choses qui vous tombe sur la gueule à jamais ! 

Après de longues années à avoir occulter ces engins, j’ai passé le pas en 2009. À 27 ans diantre ! Que de temps perdu ! Ça fait 15 ans, cette année, que je pilote un deux-roues. WTF !

Minot, cela ne m’intéressait pas! Je voyais les mecs en Bw’s et Typhoon, ou autres 103 SP, leur bruit insupportable et se traîner à 50km/h, allez 70.... pfff. 

À 14 ans je préférai rouler en board ! Le skate était déjà là! 


Puis c’est le film Akira qui m’a fait switcher !!!! Ralalaaa cette moto rouge ! Magnifique ! C’est cet engin qui m’a davantage tourné vers le scooter ! J’y retrouvais un peu avec les carénages ce côté manga. Insérés dans la moto plutôt que dessus ! La moto de Kenada m’a fait rêver ! 


Plusieurs 125 au début, puis en 2015 le permis moto, mais automatique car toujours fan du concept scooter. Puis avec le développement des maxyscooter, le choix était vite vu. 

J’ai pris un Maxsym 600 de la marque SYM, sorte de goldwing pas cher et super fiable du scooter! En 2018, je prenais le même, le 1er étant rincé à un peu plus de 80 000 km. Le deuxième est toujours là avec env 115 000km au compteur ! Parfait pour la ville avec la douceur de son gros mono, son emport de dingue, son ergonomie ! Pour rien au monde, je le changerai !!! Ce gros scooter est aussi un voyageur hors pair ! On a gambadé, lui et moi, jusqu’en Croatie en passant par l’Italie et la Corse. Nous avons sillonné toute la France. Voyage voyage !


Et en 2022, j’ai pris une nouvelle meule pour voyager encore plus loin, plus longtemps et rapidement en posant mon dévolu sur une grosse et lourde Crosstourer 1200 en DCT

Un TGV 1re classe, tout confort avec des projets de road trip plein la tête ! Notamment un petit voyage en Grèce jusqu’à Kalamata ! 

Le plus dur à trouver, c’est le temps ! Toujours cette quête incessante du temps, courir ou se faire rattraper par le temps qui manque…..

La moto, c’est aussi apprendre à être humble, se contrôler, gérer ses émotions, apprendre à réguler cette force entre les jambes, apprendre à lire la route, assurer sa sécurité en poussant le vice ! 

Evoluer dans le gymkhana des villes, trouver la fluidité là où tout est bloqué, remonter les files du périph, plus c’est complexe plus c’est kiffant. 

L’auto-contrôle est de mise, l’anticipation de rigueur ! 

De grands pouvoirs engendrent une grande responsabilité !! 

À moto, on n’est pas un super héros ! La chute n'est pas loin ! Cette oscillation permanente entre le plaisir et le danger inspire la sagesse et le respect

Le Off road m’attire de plus en plus, d’où le switch vers la moto. 

Le  2-roues possède ce truc de fascinant, ce pouvoir de méditation, de liberté, de bien-être au guidon, être tout entier dans l’action, ressentir le vent, les odeurs, les bourrasques, les dépressions d’air, les températures, la vibration et le bruit …. Ce truc unique de se sentir dans les éléments, ne faire qu’un avec la route. Être focus sur la route, s’incliner, la sensation de l’accélérateur à la main… 

Envie de poésie !

Bientôt, après, un jour prochain.... sur une Africa Twin j’irai dans la pampa !